L'alchimie, une science symbolique.
L'alchimie est une science ésotérique, expérimentale et mystique, une doctrine qui porte (en survol) sur la transformation des métaux en matière pure. L'importance du processus spirituel dans l'expérimentation des diverses étapes de leur transformation est un symbole en soi. L'alchimie ne peut être comprise rationellement, avec une méthode scientifique, mais doit être par contre interprétée dans l'univers fermé qui s'est créé, en théorie et en pratique. Les hommes faisant alors partie de ce «monde», ont leur propre jargon, leurs propres mythes et mystères, leurs propres signes, tous à l'écart de la société. Il eut bien sur plusieurs civilisations qui ont érigé des théories alchimiques propres à leur culture, telles que l'alchimie chinoise, l'alchimie arabe, l'alchimie indienne, etc. L'Occident, lui, a hèrité de la promulgation des savoirs arabes en Espagne, en Sicile et en Provence, par leur diffusion des traités. Elle est divisée en trois branches: l'alchimie aristolécienne, l'alchimie tirant les concepts stoïciens ainsi que l'alchimie transmise oralement, pratiquement inconnue des historiens, même de plusieurs alchimistes de l'époque.
Les techniques alchimiques sont, au point de vu matériel, bien concrètes et rationnelles. C'est la fusion d'une dimension spirituelle lors de l'«acte», ainsi que du langage richement symbolique qui donne le ton ésotérique à cette branche de la science. Les métaux utilisés, sont fusionnés, condensés, hermétiquement préservés, donnant une nouvelle structure au métal étudié. Une autre branche alchimique propose l'étude et la création de la «Pierre philosophale», ainsi que le volet magique, qui reprend en quelque sorte les techniques dites précédemment.
L'approche symbolique des textes alchimiques s'avère être une épreuve initiatique; les représentants de cette branche scientifique avaient pour but de canaliser toutes forces intellectuelles et spirituelles dans la lecture des textes. Un spécialiste, Marcelin Berthelot, tenta une traduction de ces fameux textes à l'aide de plusieurs collabateurs, le laissant ainsi décider de leur signification. Cette méthode en fut critiquée sévèrement étant donné sa singularité.
Ces icônes sont une si légère partie de l'ensemble des symboles et des théories qu'il serait difficile d'en faire un survol complet. Cet univers n'est pas décrit comme étant «univers» sans aucune raison, c'est bien parce que cette doctrine recèle de mysticisme et de mystères, aussi nombreux soient-ils.
René ALLEAU, Universalis, « ALCHIMIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 novembre 2013. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/alchimie/