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l'impalpable
13 novembre 2013

Retour sur le Moyen-Âge: le Christianisme, oppositions à la mythologie.

La théologie chrétienne de cette époque garantissait une défense et une transmission du savoir grâce à l'utilisation de l'icône. Cependant, elle interdisait l'effigie de l'idole même; pourquoi? Néanmoins, c'est l'idée visuelle des récits qui collent à l'utilisation du symbole. Comment illustrer une vérité pure, une parole en corps et en matière? La solution était alors de ne simplement pas illustrer Dieu, mais d'illustrer les valeurs s'y dégageant. C'est en comparant l'utilisation du récit dans la symbolique chrétienne avec la mythologie qu'il s'affiche ici une nette divergence dans l'usage, justement car les récits sont, sur un point visuel, assez différents.

 

Le mythe opte pour un visuel concret, centré sur ce qui nous entoure; l'envirronement. Le recours à l'image de régression de l'homme vers l'animalité, le symbole des éléments, l'applications de caractéristiques proprement humaines aux dieux font du récit mythique une projection directe de l'homme dans et pour le monde. Le Christianisme, quant à lui, tient un discours très abstrait des valeurs intérieures. C'est ce rapport différent avec le monde qui dévoile ces différences symboliques: la puissance des dieux grecs et de leurs pouvoir naturels, les colères, les querelles qui ébranlent le monde démontrent que la nature est au-dessus de l'homme. Les dogmes chrétiens, eux, sont d'ordres transcendants et les éléments naturels sont hiérarchisés par les récits de la Genèse: l'idée de nature y est régressée au-dessous de l'homme. 

 

C'est cette tangibilité entre l'interdit de la matière, de l'image et du fantasme qui est remarquable dans l'icônographie du Christianisme: il a causé tellement de débats et d'incertitudes (des réformes)! Le symbole chrétien de l'époque théologique occidentale traite surtout de la relation entre Dieu et l'homme, ainsi que son refus global de la vénération des icônes eux-mêmes: l'enjeu devient une question de bien et de mal. Vénérer l'icône devenait ainsi un éloignement du lien entretenu de Dieu: pourquoi s'émanticiper du visible quand on doit l'atteindre intérieurement?.

 

018_2

 

 

Charles LE CHAUVE, Jésus Christ en Majesté, miniature du Sacramentaire de Saint-Denis, +\- 870, Paris, http://www.schola-sainte-cecile.com/2012/04/18/le-sacramentaire-de-charles-le-chauve-ixeme-siecle/

 

Dans cette oeuvre, l'artiste illustre dans la partie droite les éléments de la nature en position subalterne par rapport à la position du Christ. Celui-ci étant placé au centre, il affiche toute la valeur cosmologique qui autrefois était attribuée aux éléments et aux dieux qui les représentaient. La place de Jésus, au centre, est à la fois la place du soleil: il est représenté cette fois-ci avec une manderole de lumières. Cette association à l'astre du soleil est un symbole de transcendance, de perfection sphérique: on reprend alors quelques éléments de conception de l'Antiquité.

 

 

MÉDIAGRAPHIE:

Mathilde BATTISTINI, Livre d'or des symboles, Éditions Hazan, mars 2012

Georges DIDI-HUBERMAN,  Art & ThéologieEncyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 novembre 2013. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/art-et-theologie/

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Commentaires
l'impalpable
  • Ce blogue de recherche retracera l'idéologie des symboles parmi les époques, il cherchera à répondre aux énigmes qui s'y dégagent, il tentera de trouver le lien que les symboles rattachent entre l'homme et ses espérances et ses croyances les plus profondes
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